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Garanties prolongées
Selon Protégez-vous:
Le coût des réparations est généralement égal ou inférieur à celui des garanties, qui représente habituellement
entre 10 et 30 % du prix d’un appareil. Sur ces garanties que vous payez souvent pour rien, les détaillants font une
excellente marge de profit d’environ 50 %.
En fait, selon une étude de l’Union des consommateurs (UDC) publiée en juin dernier, le seul avantage des garanties prolongées
serait de procurer au consommateur «une moins grande incertitude quant à la collaboration du commerçant pour qu’il procède,
sans frais, à la réparation d’un produit qui présenterait un problème de fonctionnement attribuable à un vice de matériaux,
de main-d’œuvre ou de fabrication, obligation à laquelle il est par ailleurs tenu par la loi».
En effet, peu importe les garanties offertes par le fabricant et le détaillant, vous bénéficiez d’une garantie légale de qualité en
vertu du Code civil et de la Loi sur la protection du consommateur.
Selon ces lois, un bien vendu par un commerçant ne doit pas avoir de vice caché et il doit pouvoir servir à l’usage auquel il
est normalement destiné pendant une durée raisonnable. Dans le cas contraire, un juge peut forcer un détaillant ou un fabricant
à dédommager un consommateur.
Par ailleurs, notez que certaines cartes de crédit doublent ou triplent automatiquement la garantie du fabricant
(jusqu’à concurrence d’une année supplémentaire ou deux) sur les biens achetés avec votre carte.
Pour connaître les restrictions qui s’appliquent et la marche à suivre pour faire une réclamation, lisez le certificat de garantie
fourni avec votre carte.
Selon CAA Québec:
Se méfier de trop d’insistance;
On n’a pas sitôt conclu la vente que le vendeur nous offre avec enthousiasme une garantie prolongée. La belle affaire!
Il vient de consacrer toute son énergie à nous convaincre de l’efficacité, de la durabilité et de l’excellence du produit qu’on
vient d’acheter et, soudainement, il fait volte-face en déclarant que c’est un bon produit, mais qu’on ne sait jamais quel bris
peut survenir ni à quel moment. Puis la garantie du fabricant est si courte... Un double discours qui a tout lieu de nous inquiéter.
Si les vendeurs poussent énormément la vente des garanties prolongées, ce n’est pas par bonté d’âme, souligne Janick Desforges.
C’est plutôt parce qu’ils empochent une bonne commission sur la vente de tels produits.
L’employeur en profite également. Selon le magazine américain Consumer Reports, les taux de profit des commerçants sur ces produits
dérivés varient de 40 à 80 % ! Pas étonnant : la majorité des biens tombent en panne seulement une fois la garantie expirée.
Il faut également se rappeler que les garanties prolongées coûtent cher. La somme à payer n’est souvent pas loin du prix d’achat de
l’article. Il y a tout lieu de se demander si cela vaut la peine. « Comme argument, les vendeurs vont souvent dire qu’une seule visite
d’un réparateur vous coûtera le prix d’une garantie prolongée durant toute une année, fait remarquer Janick Desforges. Mais
ce qu’ils ne disent pas, c’est qu’un appareil ne se dérègle pas chaque année. » Voilà une autre bonne raison de calculer et de
réfléchir à l’offre qu’on nous fait.
Bien lire son contrat
Il existe néanmoins certains cas où les garanties prolongées peuvent être utiles. Par exemple, lors de l’achat d’appareils saisonniers
(comme les pompes pour piscine), à fiabilité réduite (comme les automobiles) ou issus d’une technologie très récente. Intéressant à savoir
: selon un sondage du magazine Consumer Reports, dans la catégorie des appareils électroniques, ce sont surtout les ordinateurs et les
téléviseurs à rétroprojection qui ont eu besoin de réparations dans les trois années suivant l’achat; dans la catégorie des électroménagers,
ce sont les réfrigérateurs avec distributeur de glaçons qui sont en haut de la liste.
Mais avant d’accepter la garantie prolongée, il faut bien s’informer. Les contrats de garantie prolongée sont souvent remplis de
conditions et d’exceptions. Attention : ce qui se dérègle le plus souvent n’est pas nécessairement couvert. Plus encore, les contrats
diffèrent les uns des autres, tant par leur contenu que par leur prix, selon l’entreprise qui les offre.
« Il faut demander à voir une copie du contrat ou, à tout le moins, un document expliquant la garantie avant de signer, recommande Mme
Desforges. Et on prend le temps de lire ce qui est écrit en petits caractères. On ne se fie surtout pas aux paroles du vendeur. »
L’ACEF rive-sud de Québec suggère, pour sa part, une série de questions à poser. Y a-t-il une franchise à payer ? Est-ce que la garantie
comprend les pièces et la main-d’œuvre? Quelles sont les exclusions? Est-ce que les réparations sont faites à l’entreprise ou à la maison?
Doit-on payer les frais de transport? Quelles sont les procédures à suivre? Si le bien n’est pas réparable, est-il remplaçable? Si l’on
modifie l’appareil, par exemple on change l’écran d’un ordinateur, est-ce que cela affecte la garantie? La garantie prolongée entre-t-elle
en vigueur en même temps que la garantie de base ou seulement lorsque cette dernière est échue? Doit-on obligatoirement entretenir son
appareil régulièrement pour pouvoir profiter de la garantie prolongée? Doit-on conserver la facture? Est-ce que le contrat est transférable
si on vend l’appareil avant la fin de la garantie?
Enfin, dernier conseil : on a intérêt à magasiner avec quelqu’un qui pourra corroborer nos dires si besoin est; ou encore, on demande
au vendeur d’écrire les avantages que présente la garantie prolongée qu’il nous propose, puis de signer le document. On n’est jamais
trop prudent.
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